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CRETE en 2012
14 octobre 2012

J’avais dit que je reviendrai en Crète, j’ai tenu

J’avais dit que je reviendrai en Crète, j’ai tenu parole.
A
près un vol semé de quelques turbulences, me voici enfin arrivée à Héraklion.
Je suis accueillie par Eole qui souffle bien fort, sous un ciel limpide et une température de 30°. Quant à Poséidon, sa demeure a toujours ce bleu turquoise éblouissant.

Le responsable de l’agence Autopapas m’accueille fort sympathiquement, me remet les clefs de la voiture et m’offre même un verre. Discussion sur la situation actuelle du pays qui n’est guère joyeuse. 

Après 1h30 de route, j’arrive en fin d’après-midi au village de Kato Horio où j’élis domicile, dans les chambres d’hôtes de Kosta, rencontré l’an dernier lors d’une journée en mer pour la visite de l’île de Chrissi. Je suis accueillie par Marie, Ivoirienne, avec laquelle nous discutons à bâtons rompus de nos situations communes.

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Je prends possession des lieux, une mignonne chambre avec poutres et pierres apparentes. 

Je consacre une journée sur le plateau de Lassithi que je n’avais pas eu le temps de visiter l’an dernier. Juste avant d’arriver sur le plateau, je découvre une enfilade de vieux moulin à vent en pierre, hélas dans un triste état. La vue de là-haut est magnifique, mais le vent si fort que je tiens à peine debout.

Je m’arrête au premier petit village que je parcours à pied, Mohos.

Juste avant de rejoindre la voiture, je tombe en arrêt devant une échoppe minuscule, celle d’un cordonnier. Je m’avance et découvre l’artisan en train façonner une botte Crétoise. Je m’agenouille à l’entrée pour l’admirer dans son travail… je suis ahurie de voir dans quelles conditions il travaille à son âge. Je lui demande l’autorisation de le prendre en photo, ce qu’il accepte et pose avec plaisir (hélas il pose la botte…). 

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Malgré les quelques mots de Grec que j’ai appris, la conversation est limitée. Il s’appelle Nikos, il a 78 ans et il est orthodoxe. Il me montre les « formas », les moules en bois servant à concevoir la chaussure. 

Je reprends la route qui fait le tour du plateau, je traverse les villages de Krassi, Kera, Tzermiado, Koudoumalia…
A Agios Georgios, je visite une maison typique Crétoise. Dans le musée attenant, une photo montre le plateau tel qu’il était il y a quelques années, avec ses moulins à voilure. Aujourd’hui, le coup d’œil n’est plus le même.

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Avant - Après

Je termine la journée par mon premier bain à Elounda, face à l’île des lépreux (Spinalonga). 

Le lendemain, palme masque et tuba sous le bras, je passe la matinée dans une petite crique à Kalo Nero. Je repars par Orino, minuscule village de montagne. C’est une piste que je dois emprunter, et je prie tous les dieux grecs pour ne pas crever, d’autant plus que je m’arrête sans arrêt pour admirer la vue imprenable sur la côte. Les oliviers cèdent la place à des pins maritimes qui s’accrochent à la roche, certains poussent quasiment à l’horizontale, signe que le vent est bien présent.  

Avant de partir manger sur la petite place du village de Kato Horio, sous les eucalyptus, j’accompagne Marie au jardin : oliviers, figuiers, orangers, mandariniers, grenadiers…. Arrosage tous les soirs (quand il y a de l’eau).  Puis elle va faire sa prière dans une petite chapelle. A l’intérieur, je découvre des bouteilles d’huile d’olive. L’huile fait office de bougie…

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Sur le chemin du retour, on est interpellées par la dame qui tient un petit magasin en bord de route, et Despina, vieille dame qui dort avec ses chats et vit avec ses chèvres.  Elle nous offre une bière, c’est une mamie débordante de vitalité, elle taquine Marie et fait des manières quand je la prends en photo. Joyeux moment en compagnie de ces « piliers » du village. 

La journée suivante, je la passe sur le caïque Le Néféli avec une dizaine de personnes, et comme le vent est trop important pour aller sur l’île de Chrissi, nous longeons la côte. Arrêt sur une crique dont l’accès ne peut se faire qu’en bateau. 

Le soir, nous mangeons à la taverne Pano Horio avec un jeune couple français, où nous parlons de nos expériences respectives en Crète et à travers le monde.   

Je quitte l’Est pour rejoindre la côte Nord-Ouest. Un ami français m’attend dans sa petite maison à Kamisiana où il vit 6 mois par an depuis qu’il est à la retraite. Je m’arrête pour visiter Rethymnon et sa vieille ville. Vigilance obligatoire lorsqu’on traverse une ville, la circulation est complètement désordonnée, le code de la route rarement respecté, il faudrait presque une vision à 180 degrés ! 

Belle architecture byzantine et vénitienne mais trop souvent occultée par les nombreux magasins touristiques. Il y en a tellement que je perds le sens de l’orientation (et oui) et je tourne en rond un bon moment avant de demander de l’aide à un habitant qui abandonne son ami pour me ramener au point de départ. Entre temps nous discutons (merci la langue de shakespeare) et il m’apprend qu’il connaît un peu la France, Marseille et le Mont St Michel. Une adorable personne. L'hospitalité Crétoise dans toute sa splendeur.

e RETHYMNON Mosquée Kara Moussa

Je m’arrête devant l’atelier d’un luthier, qui fabrique entre autres instruments le bouzouki. Je pourrai rester des heures à le regarder faire… 

Je m’arrête manger une salade grecque à Vamos, sur la place du village. C’est incroyable comme les sourires se font plus larges quand je dis que je suis française, et échanger quelques mots grecs ravit les Crétois. J’arrive chez René vers 16 h où il m’accueille à bras ouverts.

Juste le temps poser mes affaires que nous partons en visite : ermitage Agio Iannis sous une grotte, où un ermite a vécu 30 ans. Rencontre avec un pope qui vit là depuis 65 ans. Nous sommes français, il en profite donc demander à René qui parle grec couramment de lui ramener une bouteille de vin rouge ! 

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Nous allons nous désaltérer sur la charmante place de Spilia, sous de magnifiques érables tortueux, où règne une ambiance paisible. Puis nous longeons la plage de Kamisiana où les tortues commencent à venir pondre leurs œufs. 

Une bonne douche et nous allons manger à la taverne de Michalis que je connais enfin. (j'ai créé son blog sans le connaître). Il est surpris et me regarde avec des yeux ronds quand j’arrive droit sur lui et lui dit « Michalis Yassas !! ».

On mange de la katsika (chèvre) en sauce à s’en lécher les babines accompagnée de vlita, légume qui se situe entre les blettes et les épinards. Un vrai délice. 

Pour manier la langue grecque, on m’incite à répéter plusieurs fois de suite « Tsadziki katsika tzitzika ». Un mois plus tard je n’y arrive toujours pas !

Le vent s’étant calmé, c’est en zodiac que nous passons la journée suivante et je ne tiens plus en place tellement j'aime être sur un bateau, de quelque taille qu'il soit.

Nous longeons la côte depuis  le petit port de Kolimbari, passons devant le monastère de Gonia. La côte est belle, l’eau limpide. Arrêt sur une petite crique déserte, habitée par les chèvres et alimentée par une source. Palme masque tuba….. superbe. 

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Le vent s’étant levé,  après une petite sieste sous les oliviers avec les cigales en fond sonore, nous partons visiter la plus vieille rotonde de Crète (consacrée à l’archange Michaël), désaffectée, où aucun touriste ne va faute d’indications. Tout est fermé faute de moyens,et l’entretien n’est plus assuré. Des tombes sont ouvertes et laissées à l’abandon…

Direction Vouvès où se trouve un olivier triplement millénaire. Impressionnant. 

Après un bain au coucher du soleil dans une mer d’huile, repas à la taverne Kriti : slouvakis (brochette de viande), pastèque et beignets au miel. 

Levés à 7 h, nous préparons le sac à dos et pique nique pour aller sur la presqu’île de Gramvoussa. 8 km de piste assez mal en point à flanc de montagne avec une vue imprenable sur la baie. C’est bien chaussés que nous attaquons la descente vers la plage de Balos, un spectacle d'une beauté surprenante s'offre à nous, et la lumière à cette heure-ci met en exergue la moindre couleur. Impossible de rester en place, je marche et mitraille ce lieu paradisiaque. Nous repartons vers 15 h, quand un énorme bateau « déverse » des dizaines et des dizaines de touristes sur la plage… qui partent à l’assaut des parasols. 

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Un carton rouge tout de même : une fois que l'on sort des lieux où se masse la majorité des gens, au fur et à mesure que l'on s'éloigne, on tombe nez à nez avec des quantités phénoménales de plastique et autres détritus, des poubelles sont même brûlées à même les rochers. Quel dommage...

Le lendemain je pars à Paléochora, petite ville tranquille sur la côte Sud-ouest, dominée par des ruines vénitiennes en piteux état. Je flâne, traverse les ruelles en long, en large et en travers. Visite de l’église orthodoxe et ses peintures magnifiques avant d’aller prendre un bain malgré le fort vent. 

Nous passons la soirée à Hania et là, je tombe sous le charme de cette ville qui me fait tant penser à la Turquie : minarets, architecture ottomane, bains turcs, les couleurs, les marchés… Nous arpentons les minuscules ruelles colorées, la rue du cuir, la rue des couteliers, le quartier juif… 

J’ai tant aimé que j’y retourne le lendemain. Cette fois, je prends le bus pour m’y rendre. Et j’arpente à nouveau cette ville, la lumière est différente, l’ambiance aussi. Je parcours le marché où se mèlent couleurs, odeurs, voix. J’achète des produits locaux, souvent uniquement dans le but de parler aux gens et de demander des explications sur les produits.

Attirée par l’odeur de grillade, j’achète des slouvakis cuites sur un vieux barbecue, arrosées de citron vert et parfumées d’herbes, servies avec une tranche de pain grillée. Ce seront les meilleures de tout mon séjour.

Plus tard, je vais manger dans le marché couvert, dans un tout petit restaurant typique  entre 2 boutiques. Je n’ai pas très faim, mais c’est principalement pour le plaisir d'être dans ce lieu.

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J’ai tant marché que je consacre l’après-midi à écrire mes cartes postales tranquillement, sur la plage de Kamisiana.

Et e soir, je vais enfin goûter un stifado de lapin, chez Michalis, et l’assiette repart nickel ! c’est un délice, du lapin en sauce, avec des stifados (oignons) et de la cannelle. Michalis me fait goûter du gliko karpousi (peau de pastèque confite). 

Il y a encore beaucoup de vent le jour où nous allons à Falassarna, sur la côte Ouest. Belle plage de sable, rare en Crète. Nous rencontrons des amis de longue date de René, et je fais connaissance avec Manos, champion de windsurf, qui nous fait une belle démonstration de sont talent.

Après un petit bain à l’abri du vent, nous nous séparons et nous donnons rendez-vous le lendemain à Elafonissi.

Avant de rentrer, nous faisons une halte à Ravdouha et mangeons salade grecque, calamars et éperlans à la taverne Don Rosario au bord de l’eau.

 

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La soirée est consacrée à la préparation des 2 jours à passer à Elafonissi. 

Levés à 6 h, arrivés à 8 h30 à Elafonissi.

L’objectif premier est de trouver de l’ombre et nous élisons domicile sous un arbre au bord de l’eau. La voiture va rester là les 2 jours. L’endroit est colonisé par des dizaines de caravanes où les Crétois viennent passer leurs vacances. René vient là depuis 27 ans, il connaît le moindre recoin, et quasi l'ensemble des propriétaires de caravanes.

Et quand on regarde autour de soi, on se rend compte qu’on se trouve dans un vrai paradis, un petit atoll digne des caraïbes avec son eau cristalline. Inutile de dire que la température de l’eau est divine…

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Alors, avant l’arrivée des touristes, je pars marcher sur la presqu’île et mitrailler l’eau turquoise, le sable rose, les dunes de sable blanc. Je savoure et ouvre grand mes yeux.

L’après-midi, j’emprunte le chemin de randonnée E4 (qui se termine à l’Est de l’île, et débute…. dans les Pyrénées Orientales), qui longe la côte et traverse une forêt de cèdres tortueux et déformés par la force du vent. 

Nous retrouvons Annie et Jean rencontrés la veille et passons la soirée ensemble. Avec Annie, nous partons le lendemain sur la presqu’île, jusqu’à la grotte où ont été exécutés 850 Crétois par les turcs en 1850. L'histoire dit que c'est du sang de ces Crétois qu'est teinté le sable, mais en réalité, il ne s'agit que de la couleur des fragments de coquillages. Au retour, Doriane, jeune allemande qui parcours l’île à pied avec son sac à dos et immobilisée à cause d’une énorme ampoule sous la plante des pieds, est venue se protéger du soleil sous « notre » arbre.

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Chacun amène sa petite contribution et nous partageons tous ensemble une excellente salade grecque accompagnée d’un fameux vin blanc. 

Petit concert privé par Jean, guitariste et chanteur émérite, qui joue et chante des morceaux qui ont bercé ma jeunesse (Bob Dylan, Pink Floyd, Rolling Stones…). 

Puis il est temps de repartir.

J’ai tellement aimé Balos que je décide d’y retourner pour m’imprégner de ce site magnifique en solitaire.

En route, je prends en stop un authentique papi Crétois avec sa belle moustache pour l’amener à Kissamos.

Il me dit qu’il a 83 ans, 3 enfants, 4 petits enfants, qu’il est natif de Crète mais vit à Athène où il retourne en octobre. Il était policier. Me dit que la Crète est magnifique. Me conseille d’aller manger à la taverne de Ravdouha… le tout en grec ! Quand je lui dit que je suis française, il me serre une poigne de fer avec un méga sourire. Quand je le laisse, il me remercie chaleureusement et me dit « good night ! » (il est 8 h). 

Cette fois, je parcours le site par la droite, pour avoir d’autres points de vue. Pas l’ombre d’un touriste, c’est parfait. Ce site mérite le silence.

Je remonte siga siga (petit à petit) et me retourne un nombre incalculable de fois avant de perdre de vue cette splendeur.

Je parle avec des français qui me disent que c’est beau mais qu’ils ont trouvé l’eau plus froide qu’à « Efoussibel » (comprendre Elafonissi…). Je poursuis ma route sans autre commentaire…surtout quand j’apprend qu’ils viennent du nord de la france ! 

Après une douche bienfaitrice, j’accompagne René à Hania où il a un rendez-vous. J’ai 2 heures à moi pour parcourir à nouveau les ruelles, je prends tout mon temps, même si mes jambes peuvent à peine me tenir… J’en profite pour faire quelques achats. 

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Maintenant que l’Ouest n’a plus aucun secret pour moi (ou presque), je reprends la route pour me diriger sur la côte Sud-Est. Je traverse l’île par Spili, belle route de montagne.

Je fais une halte pour visiter le monastère de Prévéli qui surplombe la mer. Je suis obligée d’enfiler une horrible jupe pour cacher mes belles jambes… regards amusés de mes congénères féminines qui elles non plus n’avaient pas imaginé ce défilé de mode hors du commun ! 

Je prends une piste, ravie d’être la seule alors que tout le monde passe par la route pour se rendre sur la célèbre plage de Prévéli. Mais au fur et à mesure que j’avance, je regrette et me demande si ma petite voiture de Barbie va tenir le coup…

Après 6 km plus que chaotiques, et 10 mn de marche, je surplombe cette rivière bordée d’une palmeraie magnifique qui se jette dans la mer, d’où sa célébrité. Je remonte la rivière sur quelques km, un vrai plaisir car c’est une des très rares où il y a de l’eau à cette époque de l’année.

Je repars assez vite car les nuages s’accumulent et je crains la pluie qui risque de me gêner sur la piste. Je demande à un fort charmant organisateur de sorties en 4X4 s’il y a moyen de rentrer par une autre piste.

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Heureusement, c’est possible en longeant la côte sur environ 2 km de piste et on arrive aussitôt sur l’asphalte. Il me dit « c’est bon l’asphalte » ! 

La route qui remonte vers Dimitros est extrêmement belle, mais je dois conduire avec une attention accrue, car les lacets sont nombreux, à flan de ravin, et la route est souvent très abîmée.

J’arrive à Agia Galini, petit port côtier, où une averse torrentielle me fait rebrousser chemin, la route se transforme en rivière en 2 mn. Visite du petit village de Vorri dont les portes des maisons valent le coup d’œil, et où je décide de passer la nuit. Les chambres appartiennent à une veuve allemande, qui hélàs ne parle ni grec, ni anglais. Je serai donc seule ce soir, d'autant plus que les autres occupants sont peu avenants.

Il me reste un peu de temps pour filer jusqu’à Kalimari et Matala, village de pêcheurs connu pour ses grottes où ont vécu des hippies et personnages célèbre comme Bob Dylan et Cat Stevens. Hélàs, le site est bétonné à outrance et le site a perdu de son charme. 

Le lendemain, je prends la direction de Lendas, tout petit village de pêcheurs.

Je traverse Mires, grosse bourgade agricole, sale et poussiéreuse. Je fais une halte pour retirer un peu plus d’argent car tout se paye en cash, même chez Carrefour… et les distributeurs ne sont pas légion dans les villages.

Je m’arrête dans un café pour aller sur internet, et demander où se trouve la banque la plus proche. Manoelis et Pipa me donnent les explications, veulent discuter mais ils ne parlent pas anglais, et moi si peu le grec que c’est difficile (et tellement frustrant). En partant, ils m’offrent un morceau de gâteau au kotopolo (poulet). J'apprécie.

La route vers Lendas est superbe, aride, et tortueuse. Je roule au pas.

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Je prends une chambre chez Mariana, avec une grande terrasse commune à 3 chambres et vue sur la mer, c’est Byzance !

Le village est très calme, pas de circulation, aucune agitation. Je profite d’un transat libre sous un parasol où je passe une bonne partie de l’après midi à bouquiner et me baigner. Il fait trop chaud pour aller marcher.

Quand je rejoins ma chambre, Ninni (Ingrid), une belle suédoise de 67 ans, est sur la terrasse. Nous faisons connaissance et le courant passe merveilleusement bien, nous projetons d’aller marcher ensemble le lendemain. Nous sommes tellement bien ensemble que nous ne nous quittons plus et ce n’est pas une nuit que je vais passer là, mais 3 ! 

Elle m’emmène manger chez El Greco, tenu par 3 frères, Hezekias, Anthonis et Nikos, où l’accueil est chaleureux. On nous présente les plats du jour derrière une vitrine, à nous de choisir. On choisit des feuilles de vigne farcies et une assiette d’aubergines / tomates / patates / feta. Les fruits sont toujours offerts en fin de repas.

Son amie Sofia, qui organise chaque année des rencontres basées sur la méditation, nous rejoint pour dîner. Elle attend une cinquantaine de personnes pour le surlendemain.

On se retrouve toutes les 3 le matin pour prendre un petit déjeuner plus que copieux sur la terrasse, et parlons des heures de nos vie, de voyages, de religion, de culture… 

Ninni m’amène faire un tour au village, elle connaît le moindre recoin et quasi tous les gens du village. Cela fait 8 ans qu’elle vient ici. Nous rencontrons Pénéloppe qui, avec humour, nous dit qu’elle part rejoindre son Ulysse (son mari).

Lorsqu'elle part rejoindre aider Sofia, je profite pour aller marcher aux alentours. Je rencontre 3 personnes âgées faisant la cueillette des olives destinées à la consommation. Je leur propose mon aide, ils refusent gentiment, mais je pose mes affaires et me mets au travail. Ce petit moment passé ensemble est formidable, d’autant plus que nous pouvons communiquer puisque la mamie parle anglais. Quand un papi me demande ma nationalité, il me dit « ah très bon français ! ». Lendas Cueillette des olives à consommer

Ninni me rejoint pour aller marcher et rejoindre une plage éloignée du village. Elle me présente Babby, un sacré personnage, qui possède une taverne en bordure de plage. La terrasse est magnifique, décorée avec goût, couleurs, matériaux naturels, et plusieurs effigies du Che dont une mosaïque murale très réussie (Babby est un admirateur fervent de ce révolutionnaire). Le café frappé est providentiel car il fait très chaud.

Après le bain, nous revenons à l’ombre, sur la terrasse, où nous savourons une fameuse salade grecque composée de tomates, olives, oignons, feta, concombre, poivrons rouges et vert, avocat, carottes et chou rouge, le tout dans un cadre superbe avec un bon bouquin.

Au retour, mon compagnon de route tombe en panne…. Séance de réanimation, rien n’y fait. Il ne reviendra pas à la vie, me laissant encore plus seule. Plus de photos alors qu’il me reste 5 jours à passer dans l'île. Je positive malgré tout en me disant qu’il vaut mieux que ce soit lui ! 

Roberta et Claudio seront nos nouveaux voisins de chambre, originaires de Toscane, qui eux aussi parlent très bien anglais, nous formons un sympathique petit groupe international. 

Ninni me fait découvrir le site archéologique de Lendas, antique centre de cure. Mosaïques intéressantes, colonnes de marbre…, d’autres plages, balades… nous sommes inséparables, mais il faut que je reparte, et après ces 4 jours merveilleux, je reprends la route d’Iérapétra. 

Je roule tranquillement en traversant la plaine de la Messara, le grenier de la Crète. Montagne blanche, champs d’oliviers à perte de vue. C’est splendide.

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Petit arrêt pour boire un petit café grec au pied du vieux platane d’Ano Viannos, village qui surplombe la plaine où je m'étais déjà arrêtée l'an dernier.

Je rejoins Kato Horio pour mes 3 dernières nuits. Marie m’accueille et nous partons ensemble au jardin. Au retour, petite halte avec les gens du village. Ils veulent tous voir les photos de Despina… je leur amène l’ordinateur et leur montre à tour de rôle, Despina n’en revient pas et mime le geste de prendre son image ! C’est avec de grands éclats de rire que nous buvons une bière tous ensemble. 

Nous allons manger toutes les deux chez Manolis, sur la place du village. Un carafe d’aspro krasi (vin blanc), mezze (6 petites assiettes composées de  : vlita, escargots, foie, haricots, feta) et une slouvaki de porc accompagnée de frites me coûteront 5 €. Cette fois, nous parlons surtout de la Côte d'Ivoire, de la situation économique et politique de son pays, et pourquoi elle l'a fuit.

Le lendemain, je file vers Myrtos et emprunte la route côtière qui rejoint Tertsa, c’est sauvage et il n’y a pas de serres de ce côté-là. Les serres sont nombreuses sur cette côte Est, et il est vrai que cela terni la beauté du paysage.

Je vais manger ma petite salade grecque chez Stefani, petite taverne fort sympathique où Yorgo m’accueille avec joie quand je lui dit que je viens de la part de Kosta, un ami à lui. Par bonheur il parle quelques mots de français et nous pouvons discuter. Je commande un café frappé, et je m’installe sous les canisses, avec table, chaise et transat. Je savoure….

Au retour je visite Myrtos et ses typiques petites ruelles où les anciens sont assis sur les trottoirs, parlant, jouant aux dominos, et que je ne peux pas photographier… 

Je consacre la journée suivante à parcourir les petites routes de montagne et traverser des minuscules villages. 

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Je traverse Orino et mange à Stravochorio sur une petite place, au pied d’un platane vieux de 600 ans, chez une mamie, rien ne laisse deviner que c’est une taverne.

En fin d’après-midi, je décide d’aller à Exo Mouliana tenter de retrouver Anna, mamie rencontrée l’an dernier avec Katerina, sa petite fille. 

Quand j’arrive sur la place, la petite dame qui tient le café, Maria, est là, me regarde mais apparemment ne me remet pas. Je lui donne les photos prises l’an dernier et là, ce sont des exclamations de joie, elle raconte l’historique aux 3 hommes qui sont présents et dont l’un, bien heureusement, parle anglais. Toute la place n’a d’yeux que pour nous ! les anciens viennent voir les photos à tour de rôle, quelle ambiance !! on m’offre un café, un verre de sékoudia (raki), d’énormes grappes de raisin, des jus de fruits... J’échange quelques mots grecs à l’étonnement de tout le monde. C'est mieux que l'an dernier !

Quand je demande « pou iné Anna ?» (où est Anna), Maria part la chercher. Je la vois arriver, j’aurai tellement aimé filmer la scène pour saisir cet instant unique. Elle me serre chaleureusement dans ses bras et me pose mille questions. On s’attable à l’intérieur et je comprends qu’elle veut m’offrir quelque chose, que je refuse catégoriquement. Mais elle parvient à faire sortir 2 bouteilles vides à Maria, et elle part les remplir de raki… 

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Maria, Anna et Katerina en 2011

Tout le monde y va de sa question, et je profite de Yorgo, ce traducteur providentiel, pour poser à mon tour mes questions.

Anna tient absolument à ce que je vienne dormir chez elle, avec Katerina, quand je reviendrai. Je lui promets que ce sera avec beaucoup de plaisir. 

Les adieux sont chaleureux avec tous, mais avec Anna, c’est déchirant, car lorsqu’elle me raccompagne à la voiture, elle me parle et se met à pleurer… J’ai du mal à m’en remettre…même si je n’ai pas compris le sens de ses paroles. 

Pour mon dernier jour à Kato Horio, je fais la traversée jusqu’à l’île de Chrissi sur le Néféli. Heureusement que j’ai pu photographier cet endroit l’an dernier…eau turquoise, plage de sable fin, cèdres du Liban tortueux et une quantité infinie de petits coquillages violets. Kosta nous explique que pendant l’antiquité, la poudre de ces coquillages écrasés servait au maquillage des femmes et à la teinture des tissus. 

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Apéro dînatoire sur l’eau avec : Tzatziki, friture de poissons, gâteau courgette/sésame/cumin/feta, seiche à l’encre, beignets de fromage et vrita, guacamole, feuilles de vigne et fleurs de courgettes farcies. Le tout est excellent comme d’habitude puisque fait maison. 

Dernière soirée à la taverne de Pano Horio, cette petite terrasse authentique que j’apprécie tout particulièrement. Je commande un verre d’aspro krasi, accompagné du fameux mezze composé de : Combos, olives, riz au cumin, favas (purée de lentilles blanches arrosée d’huile d’olive), omelette, et une misithropita (crêpe fourrée au fromage de brebis, arrosée de miel). Je profite de la quiétude de cet endroit pour mettre par écrit le récit des derniers jours sur mon notebook.

Ne pas penser au lendemain..., qui sera ma dernière journée sur l’île, et que je passe à Héraklion. Je parcours la ville qui ne présente pas beaucoup d'intérêt, et puis après avoir vu Hania....
Journée consacrée à faire mes derniers achats, mais surtout à revoir Katerina (la petite-fille d’Anna) avec qui je passe une partie de l’après-midi à la terrasse d’un café. 

Je rejoins difficilement mon hôtel le soir, après avoir été bloquée par une manifestation d’étudiants.

Après une excellente nuit, l'avion me ramène chez moi, et je pense déjà à ma prochaine destination....

Merci la Crète, merci Crétois et Crétoise de votre accueil chaleureux et sincère. C'est avec un brin de tristesse qu'on quitte votre île, mais avec l'envie d'y revenir encore et toujours.

 

Citation Crétoise :

Si une personne frappe à ta porte, est-ce un Dieu ou un humain ?
Impossible de le savoir.
Aussi, reçoit le comme un Dieu.

 

 

 

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Commentaires
A
Bonjour - Très bien votre blog, j'ai beaucoup aimé commentaires et photos. Ah bon, Autopapas vous as offert un verre ? jamais à nous encore, mais ça viendra peut être. Cordialement ! André/Lunatic
G
Je vous remercie pour votre réponse...<br /> <br /> Sans problème dès notre retour je vous ferrai un petit retour!!<br /> <br /> Encore merci , c'est extra de vous lire..<br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> Gabrielle
G
Bonjour, <br /> <br /> Un grand merci pour votre blog, car après avoir lu celui de Vazyvite du blog Voyageforum.com, j'étais un peu déboussolée!! Nous devons partir début octobre en Crète pour notre voyage de noces pendant 15 jours.... Merci de nous avoir parlé des cabanes Kalivitis chez Heidi et Manu, c'est sur, nous irons!! Bien cordialement, Gabrielle
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